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La Poste tue son personnel pour s'en débarasser, Honte à elle !

16 Décembre 2016 , Rédigé par svpat-maah-renaud

2016 mediapart sur facebook
PAR RACHIDA EL AZZOUZI
ARTICLE PUBLIÉ LE JEUDI 15 DÉCEMBRE 2016

La direction du groupe La Poste aurait comptabilisé au travers d'une« cellule de suivi des drames » interne et secrète une cinquantaine de suicides, pour la seule année 2016.    
 C'est ce qu'ont appris cette semaine de sources internes les syndicats CGT et Sud-PTT. La direction dément.
 
Régulièrement depuis des années et encore plus depuis bientôt trois mois, les syndicats du groupe La Poste ne cessent d’alerter leur direction, le gouvernement et les médias sur la dégradation des conditions de travail qui engendre énormément de souffrance ausein de l’entreprise et provoque une série de suicides, tentatives de suicides, AVC… notamment chez les postiers, l’une des professions les plus impactées par la réduction des effectifs et les réorganisations incessantes imposées par la transformation au pas de charge de l’entreprise publique, devenue le 1er mars 2010 une société anonyme à capitaux publics.
 
La direction reconnaît « des situations individuelles difficiles » mais elle refuse de voir La Poste comparée à France Télécom (devenue Orange), qui fut secouée par une vague de suicides en 2008 à cause d’une politique d’entreprise brutale et inhumaine. Tragédie qui vaut aujourd’hui à sept anciens dirigeants dont l'ancien PDG Didier Lombard d’être poursuivis au pénal pour « harcèlement moral » ou « complicité de harcèlement moral ».
 
La direction de La Poste décrit « une entreprise humaine et responsable » et elle avance un chiffre pour appuyer ses dires : trois. C'est le nombre de suicides reconnus accidents du travail ces cinq dernières années : Nicolas, 51 ans, cadre stratégique au siège dans le XVe à Paris, qui a mis fin à ses jours en février 2013 ; Jérémy, 28 ans, qui s’est défenestré dans une agence du centre-ville de Rennes en février 2012 et Bruno, qui s’est pendu à la grille de la poste de
Trégunc, dans le Finistère, dix jours plus tard.
 
Or, selon nos informations, les syndicats CGT (majoritaire) et Sud-PTT disposent depuis cette semaine d’un tout autre chiffre issu de la direction mais tenu pour confidentiel par celle-ci. Livré aux deux syndicats par des sources internes à la direction, ce chiffre est vertigineux car il ne concerne que la seule année 2016. Plus de cinquante suicides considérés comme potentiellement en lien avec le travail par la direction auraient été comptabilisés cette année par
une cellule de suivi, interne à la direction et secrète !
Un chiffre qui tombe très mal alors que dans un rapport publié ce mardi, la Cour des comptes, sans se soucier de la dégradation des conditions de travail, met encore un peu plus la pression sur le groupe pour qu’il « accélère les réformes » et « se modernise ».
Cette semaine encore, selon ces mêmes sources internes, deux postiers ont mis fin à leurs jours et l’employé d’un bureau de poste de l’Hérault a tenté de se suicider en se taillant les veines avec un cutter au travail, dans la cabine où sont traités l’argent et autres objets de valeur.
Aujourd'hui, La Poste craindrait même une accélération en fin d'année due à la saisonnalité des suicides et tentatives, phénomène qui est constaté chaque année.
 
Lors d’un conseil d’administration de groupe (où siègent le comité exécutif, 9 représentants de l'État, 7 élus du personnel, 3 membres de la Caisse des dépôts et consignations, un
représentant des maires de France et un des usagers), ce jeudi 15 décembre, les deux syndicats Sud-PTT et CGT sont montés au créneau, d’une seule et même voix, celle de Régis Blanchot, représentant de Sud-PTT, pour dénoncer ces dizaines de suicides devant le PDG Philippe Wahl et exiger des explications sur l'existence d'une cellule de suivi des « drames » qui
serait intégrée à la « direction de la sécurité globale du groupe La Poste ». Cette cellule serait chapeautée par Philippe Bajou, un des directeurs exécutifs du groupe et ancien membre du directoire de la banque postale. C'est lui qui est censé mener la transformation des fonctions « support » du groupe, soit 25 000,personnes à « dégraisser », selon les syndicats.
Lors de ce conseil d’administration, les syndicats n’ont reçu ni confirmation ni infirmation de leurs informations par la direction des ressources humaines.
 
 
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